- népotisme
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1 ♦ Hist. relig. Faveur et autorité excessives accordées par certains papes à leurs neveux, leurs parents, dans l'administration de l'Église.2 ♦ (1800) Littér. Abus qu'une personne en place fait de son crédit, de son influence pour procurer des avantages, des emplois à sa famille, à ses amis. ⇒ favoritisme; clientélisme.népotismen. m. Abus d'influence d'un notable qui distribue des emplois, des faveurs à ses proches.⇒NÉPOTISME, subst. masc.A. —HIST. RELIG. Favoritisme de certains papes envers leurs neveux, les membres de leur famille, dans l'administration des affaires. Le népotisme et le scandale des pontifes ne sont plus possibles, comme les rois ne peuvent plus avoir de maîtresses en titre et en honneurs (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.435). Jamais Souverain Pontife n'avait moins cédé au népotisme, à ce point que ses trois neveux et ses deux nièces restaient pauvres (ZOLA, Rome, 1896, p.180).B. —P. ext. Tendance à accorder des avantages aux membres de sa famille, à ses amis ou à ses relations indépendamment de leur valeur. Synon. favoritisme. On a écrit qu'en choisissant son neveu pour secrétaire, puis pour successeur, Lord Salisbury n'avait pas fait acte de népotisme. Mr. Balfour eût été en effet un homme remarquable même s'il n'était né dans le clan des Cecil (MAUROIS, Edouard VII, 1933, p.112). La vénalité, la cooptation, le népotisme viciaient l'administration, déjà faible en soi puisqu'elle était abandonnée en grande partie à l'aristocratie (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.98):• ♦ Qu'ils [les ministres] aient placé quelques amis, quelques créatures, des électeurs influents, je le veux bien; le reste est de la calomnie pure. On a fait, il y a quelques années, du népotisme en grand; aujourd'hui on ne l'oserait plus.REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.387.REM. Népotiquement, adv., hapax. Je pourrais prendre les autres stalles du chapitre et les montrer presque toutes se transmettant népotiquement (BARRÈS, Mystère, 1923, p.228).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694 et 1718: ne-; dep. 1740: né-. Étymol. et Hist. 1. 1653 «faveurs excessives accordées par certains papes ou hauts dignitaires de l'Église à leurs neveux ou proches parents» (GUEZ DE BALZAC, Lettre à Conrart, 28 avril ds LITTRÉ); 2. 1800 p.ext. «avantages excessifs accordés par un homme en place à des parents, à des amis ou à des relations» (Deux volontaires de 1791. Les frères Favier de Montluçon, germinal an VIII, éd. Duchet, p.139 ds BRUNOT t.9, p.1056, note 4). Empr. à l'ital. nepotismo (1672, LETI, au sens 1 d'apr. DEI), dér. de nepote «neveu» (v. ce mot). Bbg. BOULAN 1934, p.40. —HOPE 1971, pp.294-295.
népotisme [nepɔtism] n. m.ÉTYM. 1653; ital. nepotismo, de nepote « neveu », du lat. nepos, otis.❖1 Hist. relig. Faveur et autorité excessive accordée par certains papes à leurs neveux, leurs parents, dans l'administration de l'Église. || Le népotisme sévissait à Rome à l'époque des Borgia.2 (1800). Littér. Abus qu'une personne en place fait de son crédit, de son influence pour procurer des avantages, des emplois aux membres de sa famille, à ses amis, aux personnes de son parti, de son milieu. ⇒ Favoritisme (→ Fonctionnarisme, cit. 2). || Honteux, scandaleux népotisme.0 Cette tyrannie invisible, insaisissable, a pour auxiliaire des raisons puissantes : le désir d'être au milieu de sa famille, de surveiller ses propriétés, l'appui mutuel qu'on se prête, les garanties que trouve l'administration en voyant son agent sous les yeux de ses concitoyens et de ses proches. Aussi le népotisme est-il pratiqué dans la sphère élevée du département, comme dans la petite ville de province.Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 151.
Encyclopédie Universelle. 2012.